Ils nous ont promis monts et merveilles ... "
Voici les propos des 3 jeunes camerounais qui ont rejoint clandestinement la France et qui ont permis ainsi la réalisation du dernier reportage de "Zone interdite" qui fait polémique.
Dimanche 24 novembre, M6 diffusait dans son émission "Zone interdite" un reportage sur le voyage de clandestins, partient de leur pays natal pour rejoindre la France et la Grèce, l'eldorado synonyme à leurs yeux d'espoir. Pendant 8 mois l'équipe de production "Tony Comiti" a suivie entre autre un groupe de Camerounais, traversant les différents pays les menants jusqu'en Lybie, puis jusqu'à l'île italienne de Lampedusa avant de rejoindre par bateau et par le train la ville de Paris, leur objectif ultime.
L'équipe de journalistes, réalise son reportage en suivant 2 groupes différents, le téléspectateur s'embarque alors dans le long parcours terrrible et dangereux, d'hommes et de femmes qui rêvent d'une vie meilleure en Europe. Les images et le montage parfaitement coordonnés, mettent en avant la mise en scène d'une vérité pourtant bien réelle. Les conditions de voyage sont parfois inhumaines et les clandestins sont frappés et dépouillés par leurs"passeurs". Entassés comme du bétail par centaines et pendant des dizaines d'heures dans des calles de bateaux, l'accent est mît sur l'intensité et la dureté du prix à payer pour "vivre mieux". L'arrivée sur Paris nous est racontée par un des journalistes qui nous explique, qu'après 8 mois de tournage " Des liens se sont crées entre l'équipe de tournage et les protagonistes " ( on veut bien le croire ndlr ) et que la production a donc décidé de payer les derniers billets de train qui allaient permettre aux jeunes camerounais de rejoindre Paris, à ce moment précis du voyage, plus aucun des trois jeunes clandestins n'avaient d'argent.
Aujourd'hui, les camerounais concernés portent plainte contre la société de production "Toni Comiti"qui a réalisé le reportage, et qui selon eux leur ont promis "Mont et merveilles" l'équipe de tournage est soupçonnée "d'avoir encouragé les clandestins à entreprendre ce voyage qu'elle aurait en grande partie financé" d'après le Nouvel Obs, "et bien plus qu'il ne l'a été suggéré dans le reportage."
"Toni Comiti" se
défend, et estime que ce sont "des insinuations fausses et diffamatoires"
" Nous avons payé leurs billets de trains par humanité, comme dans le désert on donnerai de l'eau à quelqu'un qui a soif " déclare le producteur du reportage au micro d'Europe 1. D'après la société de production, les jeunes clandestins se sont faits manipuler par un avocat en quête de gloriole et prêt à tout pour cela.
Ceci étant dit, le rep
ortage offre au téléspectateur du sensationnel, du reportage plus prêt que jamais d'une "réalité" qui fait peur. Mais à quel prix ?
Arthur Portugal